CONTRE L’ORDRE INACCEPTABLE DE CE MONDE AGONISANT NOUS PROPOSONS UN

BLOCKHAUS THÉÂTRE SONORE

Quand tout l’occident tortionnaire est à chier (car il inocule perpétuellement son vomi et sa merde, ses cancers d’angoisse, sévices hiérarchiques et sale supériorité de bavard articulé), l’être invoque les forces invisibles : l’animalité vraie (la cruauté et l’amoralité naturelles), la foudre (qui dans une même brillance autopsie le cadavre et le ressuscite), les gemmes et leur battement de précision extrême (pour réguler le désordre de la folie dans le ventre de la terre et dans les mondes qui tournoient dans l’espace de la lumière).

Car il y a des os de feu dans un ciel en flammes, et par la voix et dans la voix s’effectue le passage dans l’outre-monde : celui de la ni mort-ni vie, ni carne ni foutre-merde.

Traînant le sale boulet psychologique qui pue toutes les magouilles humaines, il y a des nuits où des bâtons de ciel entrent dans ma gorge. Un état de voix boursoufle un organe rouge et depuis toujours ces cris d’avant-naître n’ont fait qu’empirer dans la loque chaude et mature, transformant le tas en état de bruits, de sons, de souffles.

Ça danse loin dans les mondes qui sont de l’ordre de l’archaïque. C’est tout un ancien état qui déboule rouge, dans lequel je suis, immédiatement, mammouth, auroch, reptiles de toutes formes, et de tous les âges encore plus reculés en état de transcendance minérale et de son fœtus d’ombre et de craquèlements noirs déchirant le tonnerre d’un être-un et griffant et lacérant les outres géantes de l’ancien corps vibrant dans la voix pleine d’une entité de foudre, d’os, d’éclairs, et ça prend toutes les formes, emplit l’espace dans un hurlement total où les signes alors s’amplifient en tous sens écartelés, mais un dans une Force massive qui est partout et pas seulement de ce côté-ci des choses.

Ainsi les sons, souffles, éructations, larynx, sang, viandes criardes sont les médiums d’une transe qui se démesure au fur et à mesure de son hypertrophie d’espace.

Ainsi les langues de José Galdo, de Jean-Pierre Espil, qui ne participent ni de l’art ni de la littérature, mais de la rage et de la carbonisation, sont des enclumes noires qui transmutent le martèlement des sangs en ors de foudres, jusqu’au point extrême de fusion quand le corps, la voix et l’espace s’embrasent simultanément.

Jean-Pierre ESPIL

 

MISE EN GARDE À LA NICHE & À SA CHIOURME

Nous écrivons et déclamons pour tous ceux qui veulent sortir de l’ordre de ce monde de MATIÈRE NOIRE et contre ceux, le grand nombre, qui l’ont définitivement accepté. Et si, parmi ces derniers, certains ne s’intéressent qu’aux friselis émotionnels qui roulent à la surface abrutie des choses — et cela dans le béatisme de la langue en proie à toutes les circonvolutions d’un certain étiage de la littérature à maintenir pour les siècles des siècles passés et à venir — alors — pour ceux là, il faut dégager et s’éloigner de ce théâtre de gouffres que chaque poème ouvre dans la conscience. Ici, il s’agit de crever la langue afin de retrouver les dernières particules de lumière originelle qui réembraseront le brûlot de la naissance des mondes. Et c’est tout.

José GALDO